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Cette interview a été réalisée par BLAST.tv, à l'occasion des IEM Melbourne 2025. La version originale de l’interview est disponible ici.
Vitality n’est plus qu’à deux matchs de décrocher un Grand Slam. L’équipe française est en grande forme en 2025, avec trois victoires sur les quatre tournois disputés cette année. Avant la demi-finale contre The MongolZ à Melbourne, et à quelques jours de leur participation au BLAST Rivals à Copenhague, BLAST a eu l’opportunité d’échanger avec la star de l’équipe, ZywOo. L’occasion de parler de ropz, de son ego, et de ce que représenterait un Grand Slam.
« Même à 80 % de notre niveau, on peut gagner »
Le début d’année est très réussi pour Vitality. Comment tu te sens ?
Je me sens bien. On a super bien commencé l’année avec trois titres. On ne s’attendait pas forcément à gagner aussi vite après l’arrivée de ropz, mais on a beaucoup travaillé, et ça paie.
On voulait juste oublier 2024 et faire de 2025 une grande année. L’ambiance dans l’équipe est très bonne, et on veut continuer comme ça.
Tu dis que vous ne vous attendiez pas à des résultats aussi rapides avec ropz, mais c’est la deuxième fois qu’il rejoint une équipe et qu’elle gagne tout de suite. Il a un truc en plus selon toi ?
Oui, il apporte énormément, que ce soit dans le travail ou par son expérience. Quand il est arrivé, ça nous a tous motivés à nous donner encore plus.
Je ne sais pas si on peut parler d’aura, mais depuis qu’il est là, on joue vraiment bien ensemble. Il suffit de le suivre et d’imiter son implication. apEX apprécie ça, et nous aussi on essaie de marcher dans ses pas.
Parfois, à l’entraînement, tu pourrais faire autre chose, mais tu le vois sur le serveur, et t’as juste envie de te connecter pour voir ce qu’il fait. C’est une vraie chance de l’avoir avec nous.
Crédit photo : © Stephanie Lindgren / BLAST.tv
Tu dirais que vous avez une vraie alchimie naturelle tous les deux en jeu ?
Oui, clairement. Quand tu joues avec quelqu’un d’aussi expérimenté, qui a un style très carré, presque mécanique dans sa façon de réfléchir et de jouer ses duels, il ne dévie jamais de ses habitudes. Du coup, c’est très facile d’anticiper ce qu’il va faire, comment il va se déplacer ou utiliser ses grenades.
Même en situation de clutch ou quand il est en lurk, on sait déjà à l’avance comment il va réagir. Ça permet de mieux lire le round et de s’adapter en conséquence.
Pour te parler un peu de toi : tu as dit vouloir tourner la page 2024, et tu as toujours eu tendance à minimiser ton statut, à refuser l’étiquette de superstar. Vu ton début d’année impressionnant, est-ce que tu as eu besoin d’un peu plus d’ego pour revenir au top ? Est-ce que c’est quelque chose que tu as intégré à ton jeu ?
Un peu, oui. Mais c’est aussi lié à l’équipe autour de moi. J’ai joué un peu plus de deathmatch, un peu plus sur FACEIT, mais je n’ai pas changé mon style de jeu.
Quand tu as confiance en ton équipe, comme c’est mon cas, tu sais que tu peux mourir et que les autres vont finir le round sans toi.
Le fait de ne pas avoir peur de tenter des choses te donne énormément de confiance. C’est pour ça que je joue mieux cette année. ropz nous apporte beaucoup, mais mezii, flameZ et apEX sont aussi à un très haut niveau, que ce soit dans le jeu ou dans l’énergie qu’ils transmettent.
Quand tout le monde est performant, tu peux juste jouer ton jeu sans avoir à en faire trop.
Comme tu l’as dit, tout le monde dans l’équipe a très bien commencé l’année, et certains commencent à parler d’un écart entre Vitality et les autres équipes. Quand tu es sur le serveur, est-ce que tu ressens cet écart ?
Oui et non. On sait que si on joue notre meilleur CS, on a une vraie marge. Mais en même temps, même en jouant à 80 %, on peut gagner, donc on n’a pas besoin de prendre trop de risques. C’est difficile à dire, mais on sait que si on joue à notre meilleur niveau, on écrasera toutes les équipes en face. Mais on sait aussi que tout le monde nous surveille. On joue énormément, et c’est dur de toujours innover, surtout quand on affronte souvent les mêmes équipes. Donc il faut aussi qu’on soit performants individuellement.
Beaucoup d’équipes essaient justement de se renforcer : Liquid a pris siuhy, Falcons a signé m0NESY… Tu penses que d’autres organisations que Spirit ou MOUZ peuvent bientôt vous rattraper ?
C’est difficile à dire. Falcons a beaucoup changé, ça n’a pas fonctionné, mais avec m0NESY et peut-être kyousuke, ça peut devenir très fort. Mais tant qu’ils n’ont pas joué ensemble, c’est impossible à savoir.
Pour Liquid, c’est pareil. Ils sont allés à PGL Bucarest avec moins d’une semaine d’entraînement, donc c’est encore trop tôt pour juger s’ils peuvent vraiment s’imposer dans le top 5. On verra avec le temps.
Crédit photo : © Stephanie Lindgren / BLAST.tv
Vous êtes à Melbourne pour l’IEM, comment ça se passe ?
Le but, évidemment, c’est de gagner le tournoi, ou au moins d’aller très loin. Mais on essaie de ne pas trop penser au Grand Slam, parce que ça peut mettre une grosse pression. On sait que FaZe a eu du mal à le décrocher la dernière fois.
On en parle, bien sûr, mais ce n’est pas notre obsession. Tout le monde va nous regarder, ce ne sera pas facile. On n’est plus dans une période de lune de miel, il faut raviver la flamme et continuer à bosser.
Tu dis que tu n’y penses pas trop, mais vous avez déjà gagné Katowice, Cologne, et un Major… Qu’est-ce que représenterait ce Grand Slam pour toi ?
Honnêtement, pour moi, c’est moins prestigieux que Cologne ou Katowice. C’est quand même quelque chose de gros, peu d’équipes l’ont fait : Astralis, Liquid, NAVI, FaZe… C’est un bel accomplissement à avoir dans une carrière, mais personnellement, je préfère gagner Cologne, Katowice ou un Major, pour le prestige que ça représente.
Le Major approche justement, est-ce que vous craignez une perte de rythme ou que d’autres équipes vous rattrapent d’ici là ?
C’est possible, mais ce qui compte, c’est de garder l’envie. Certaines équipes progressent vite, donc on doit rester dans notre bulle, continuer à travailler et faire notre truc.
On ne doit pas perdre confiance si on perd une map ou un match. On sait qu’on a le potentiel. Même si on arrive au Major sans être au top mentalement, on sait que chacun dans l’équipe peut step-up.
Le Major, c’est une pression différente. Si on y arrive en tant que favoris, ce sera forcément plus stressant. Mais il ne faut pas trop y penser. Ce qu’on doit faire, c’est juste se concentrer sur notre jeu.
Un grand merci à BLAST.tv pour nous avoir permis de traduire cette interview et de vous la partager. Le contenu original reste entièrement la propriété de BLAST.tv. Vous pouvez retrouver l’interview en version originale ici.